Dossier

Productivité

La productivité mesure la quantité de richesse produite pour une quantité donnée de travail ou de capital. Elle est un moteur essentiel de la croissance économique et des niveaux de vie. Pourtant, sa progression est devenue plus difficile dans de nombreux pays.

Temps de lecture estimé : 8 minutes
Illustration d'une chaîne de production moderne

Définir la productivité

La productivité du travail correspond à la quantité produite par heure travaillée. La productivité globale des facteurs tient compte à la fois du travail et du capital. Une hausse de productivité signifie qu'on produit plus avec les mêmes ressources, ou autant avec moins.

Idée clé : la productivité est le principal moteur des gains de niveau de vie à long terme.

Comment la mesurer

Les statistiques utilisent souvent le PIB par heure travaillée. Elles doivent toutefois tenir compte de la qualité des produits, des services numériques et des changements d'organisation. Dans les services, mesurer la productivité est plus complexe que dans l'industrie.

Les sources de la productivité

L'innovation technologique, la formation, l'organisation du travail et l'investissement en capital sont des leviers majeurs. Les infrastructures, la diffusion des technologies et la qualité du management jouent aussi un rôle important. Sans diffusion, même une innovation majeure a peu d'effet macroéconomique.

Lien avec la croissance et les salaires

La productivité permet d'augmenter la production sans augmenter proportionnellement le temps de travail. Elle soutient les hausses de salaires réels et finance l'investissement. Lorsque la productivité stagne, les gains de revenus se font plus rares et les tensions sur le partage de la valeur augmentent.

Productivité et emploi

Des gains de productivité peuvent réduire les besoins en main-d'œuvre dans certains secteurs, mais ils libèrent aussi des ressources pour de nouvelles activités. Les transitions peuvent être coûteuses si la formation et la mobilité ne suivent pas. Le débat porte sur la qualité des emplois créés.

Le défi des services

Les services représentent une part croissante de l'économie, mais ils connaissent souvent des gains de productivité plus modestes. Les soins, l'éducation ou la culture nécessitent du temps humain difficile à automatiser. Cette réalité explique en partie le ralentissement global de la productivité.

Numérique et intelligence artificielle

Le numérique promet d'accélérer la productivité, mais ses effets dépendent de l'adoption et de l'organisation des entreprises. L'intelligence artificielle peut automatiser des tâches et améliorer la prise de décision, mais elle exige des données de qualité, des compétences et une gouvernance responsable.

Politiques publiques et concurrence

Les politiques d'innovation, de formation, d'investissement et de concurrence influencent la productivité. Des marchés trop concentrés peuvent réduire l'incitation à innover. À l'inverse, un cadre stable et une concurrence saine favorisent la diffusion des bonnes pratiques.

Défis actuels

Le vieillissement démographique, la transition écologique et les tensions géopolitiques peuvent peser sur la productivité. En même temps, la décarbonation impose de réallouer des ressources, ce qui peut temporairement réduire l'efficacité. La question est de transformer ces contraintes en opportunités d'innovation.

Ce qu'il faut surveiller

L'évolution du PIB par heure, les investissements en R&D, la diffusion des technologies et la qualité des compétences sont des indicateurs clés. Les écarts entre secteurs et entre entreprises montrent où se situent les marges de progrès.

À retenir

La productivité conditionne la croissance et les salaires, mais elle dépend de facteurs multiples. L'innovation seule ne suffit pas : il faut des compétences, une organisation efficace et un cadre concurrentiel sain. La transition écologique et numérique redéfinit aujourd'hui ses moteurs.